La colère gronde dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). La Lorraine, qui compte 265 structures
...La Lorraine, qui compte 265 structures de ce type, dont 111 en Moselle, pour un total régional de 20 209 places, n’est pas épargnée.
Le 12 octobre dernier à Darney (Vosges), une cinquantaine de salariés de l’Ehpad manifestaient pour réclamer du personnel alors que trois nouvelles unités, dont deux Alzheimer, ouvriront au 1er trimestre 2017 dans leur établissement. Quelques jours plus tard, la grogne s’amplifiait au sein de l’Ehpad de Lorquin (Moselle) : en cause, selon les représentants du personnel, des équipements inadaptés et des suppressions de postes d’infirmiers et d’aides-soignants...
..En moyenne, un aide-soignant dans un Ehpad public gagne 1 200 € nets par mois (1 380 € avec treize ans d’ancienneté), avec travail de nuit, les week-ends et jours fériés…
Face au vieillissement de la population, les personnes accueillies en Ehpad sont et seront de plus en plus dépendantes, présentant des pathologies multiples qui demandent des personnels aguerris, capables d’une grande polyvalence, y compris médicale, dans la prise en charge des personnes âgées.
Tout le monde – Etat, syndicats professionnels et patronaux, fédérations d’établissements – s’entend à dénoncer les problèmes de recrutement, le manque de formation et de valorisation des carrières...
...Depuis des décennies, les lois et plans gouvernementaux se succèdent. Pourtant, le constat demeure alarmant en 2016. Le Conseil d’analyse économique (CAE) auprès du Premier ministre, dans une note d’octobre 2016, attire l’attention sur les « faibles taux d’encadrement observés en établissements d’hébergement : 44,4 % des Ehpad font face à des difficultés de recrutement […] ; 50 % des besoins de recrutement ne sont pas remplis dans le secteur à domicile et 65 % pour les recrutements d’auxiliaire de vie sociale ». Et le CAE d’évoquer un turn over élevé du personnel dans les Ehpad – « un secteur de l’aide aux personnes âgées peu attractif » – et la « pénibilité des métiers de l’aide »...
...Elle ne vit pas dans le monde des Bisounours et ne va pas tout repeindre en rose.
Lucie Mayer ne va pas non plus noircir le tableau d’une profession qu’elle a déjà embrassée par deux fois alors qu’elle n’a que 24 ans. Et qu’elle n’entend plus jamais quitter. « C’est bon, c’est décidé, je ferai ma carrière comme aide-soignante. Je n’envisage pas d’évoluer et de devenir infirmière. Les infirmières sont au contact des résidants, bien sûr, mais moins que les aides-soignantes, du fait notamment des tâches administratives de plus en plus lourdes. »
La jeune femme a été ASH (agent des services hospitaliers) durant six mois puis a été aide-soignante dans deux établissements (un public, un privé) pendant trois ans.
Titulaire d’un BEP sanitaire et social, d’un bac pro « services en milieu rural », et passée par l’école d’aides-soignants, la jeune Vosgienne a tout lâché pour embrayer sur une formation en alternance dans le domaine commercial, jusqu’à empocher son BTS. Ensuite, elle est retournée à son métier de cœur. « Ma place n’est pas dans le commerce mais comme aide-soignante. »...
Extrait du Républicain Lorrain du 25/10/2015